ECOLE ESTIENNE

Enseignement
Hybridation

PARIS _ PARI, 
DE L’ÉMOTION 

C’est une première fois qui se joue à l’école Estienne.
J’imagine, avec l’artiste Camille Vignaud, un workshop inter DSAA. Grâce à Olivier Roubert, Florence Jamet et quelques autres encore, nous rassemblons 30 étudiant.es issu.es des spécialités « Design et Création numérique » et « Design et Stratégie de Communication » en 5 collectifs hybrides pour une semaine de collaboration.

« Paris Pari de l’émotion » est un projet de création global. 

Les étudiant.e.s explorent un territoire au prisme d’une émotion. Ils et elles dessinent une trajectoire dans la ville en créant un parcours émotionnel d’un Paris de la joie, de la tristesse, ou encore de la colère. Grâce à ce sujet nous souhaitons leur faire découvrir une façon sensible de travailler l’UX, de penser un « parcours utilisateur » afin de révéler des expériences digitales nouvelles, délibérément sensorielles.

Oublier les frontières !

Embrasser les périphéries.
Chaque collectif tient entre ses mains une géographie additionnant un Paris central _ 20 arrondissements _ et un au-delà. Un de ces endroits _ qu’on a pour habitude de nommer banlieue ou périphérie selon qui le dit. Car les frontières des territoires, tels qu’on nous les dessinent, cloisonnent et enferment les imaginaires. Nous leur avons demandé d’oser dépasser l’attendu, le connu, le cerné _ dépasser leurs présupposés.

Traverser les sensibilités.
Chaque collectif porte une émotion _ joie, tristesse, surprise, peur ou colère. Du latin, ex & movere _ nos émotions sont ce trouble, cette pulsation. Elles sont ce mouvement qui nous rend vivant.e. Car elles débordent nos frontières, elles guident nos actions et dessinent notre histoire. Elles auront guidé leurs choix dans ce travail là. Et c’est bien cette place là, qu’on voulait leur donner.

Métisser les points de vue.  
Chaque groupe créé fait se rapprocher des talents, des visions, des cadres de pensée. Car il n’est de collectif qui pose frontières pour avancer, nous les avons encouragé à tout laisser tomber : s’écouter. Effacées les frontières de « moi je sais » : les méthodologies, les hiérarchies. Faire le pari de l’organique, la plupart en ont redemandé car ils et elles se voyaient augmenté.es.

À la question envoyée pourquoi nous ? voilà ce que Camille m’a répondu.

Parce que nous nous sommes comprises avant les mots.
Parce que nos sensibilités se sont rencontrées et reconnues.
Parce que nous grandissons de l’expérience de l’autre.
Parce que nous désirons faire entendre nos voix.
Parce que nous partageons la même ligne pédagogique.
Parce que cette rencontre est un point de contact entre deux parcours qui s’appellent et se font écho.
Nous, deux gouttes d’eau, qui sur leur chemin, se sont croisées pour retrouver la mer, ensemble.

CAMILLE VIGNAUD

Artiste et enseignante.

Je me souviens avoir été médusée par les chuchotements de la colère, et la passerelle Simone de Beauvoir,
je me souviens des noms de stations dans « Cry me a train »,
je me souviens avoir souri en découvrant le makey-makey,
le thème c’était la joie, ça tombait bien,
je me souviens d’une pensée politique sur la peur,
d’une impossibilité sur l’amour,
je me souviens qu’il y avait des bourgeons dans la cour,
même si c’était l’hiver.

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