EPSAA

Enseignement
Engagement

LE 25 11 2021 _
NE PAS S’HABITUER
À L’ORDINAIRE

Pour la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, la mairie de Paris missionne l’EPSAA. Durant une semaine de workshop, avec Pascal Vilcollet, j’accompagne 30 étudiant.es pour qu’ils et elles affichent leur voix !

Le sexisme a ceci de particulier qu’il est souvent qualifié d’ordinaire _
car l’ordinaire serait vivable ?
car l’ordinaire serait tenable ?
Le sexisme violente pourtant les femmes. Si l’on veut bien voir, il assigne et bride une société toute entière. A rester figée, à ne pas questionner, à se résigner, à ne pas changer. Le sexisme a ceci d’extra_ordinaire qu’il entrave. Il entrave la capacité de chacun.e à s’inventer soi, défait.e de toute forme de carcan. Libre.

L’EPSAA loge à la Manufacture des œillets, à Ivry. Ici on apprend en expérimentant, en testant, en faisant travailler la tête tout autant que les mains, et ça, c’est bien.

Enseigner. Définition.
Pourquoi ce mot est toujours compris de façon descendante ? Verticale ? Autoritaire ? Je suis directrice de création depuis longtemps, et je ne me suis jamais vue à cette place là. Au dessus. Mais plutôt à côté.

© Léonard Schiff, étudiant EPSAA A.G.2
Comprendre et être curieux.se du commanditaire _ Oui. Mais renoncer à exister soi, avec sa sensibilité, sa vision du monde, ses émotions _ Non. C’est même la règle d’un dialogue créatif inspirant, différent. La réciprocité.

Question de choix.
Certain.e.s se plaisent à croire que, quand il s’agit de création, on pourrait multiplier à foison les intentions. On ne serait là que pour habiller, faire briller, agencer. Dans mon métier, je crois que la conviction et le choix sont le respect que l’on doit à un commanditaire. Et je veux leur transmettre ça.

© Camille Lorenzo, étudiante EPSAA A.G.2

Lorsque j’entends le mot « étudiant(e) » je ne m’y rattache pas forcément. D’une certaine manière, dans les études d’art, je considère que l’on va au-delà du fait d’apprendre. Lors de la semaine de workshop sur le sexisme ordinaire, je suis passée par plusieurs phases. J’ai d’abord été déstabilisée par ce sujet difficile à traiter (comme la plupart des étudiants d’ailleurs). Une fois le sujet en main, de bonnes idées commencent à émerger. Ensuite, vient l’étape des professeurs. Nous échangeons. Ils ont l’œil et l’expérience donc ils savent par avance ce qui pourrait marcher. Ils nous aident à avancer en nous donnant leur avis, des références et des conseils. Nous repartons avec un tout nouveau bagage qui nous rassure pour la suite. La journée se finit. Nous réitérons le lendemain et ce, jusqu’à la fin de la semaine.

ANALIA MARTIN-LEFÈVRE

Étudiante EPSAA A.G.2 et autrice de l’affiche lauréate pour la Mairie de Paris.

© Iléana Khayat Lespagnol, étudiante EPSAA A.G.2

La nuit qu’on dit blanche est arc en ciel à la piscine Georges Vallerey. Barbara Butch mixe, et les corps dansent à demi immergés. La natation synchronisée chauffe le grand bassin sur le thème des violences faites aux femmes. Comme une onde, les affiches des étudiant.es de l’EPSAA sont là _ et c’est une joie ces chimies là.

Le travail d’Eyoub Mrizak illustre cet article.

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